Ne t'excuse pas
Ne t’excuse pas – me dis je en secret et dis à mon autre moi – Voici tous tes souvenirs, visibles :
l’ennui du midi dans la somnolence du chat,
la crête du coq, le parfum de la sauge, le café de la mère, la natte et les coussins, la porte en fer de ta chambre, la mouche autour de Socrate, le nuage au-dessus de Platon, le diwân de la Hamâsa, l’image du père, Mu’jam al-buldân, Shakespeare, les trois frères et les trois sœurs, les amis d’enfance et les curieux : « Est-ce bien lui ? »
Les témoins ne sont pas d’accord. « Peut-être que… et c’est comme si… »
Je demande : « De qui s’agit-il ? »
Ils ne répondent pas.
Je murmure à mon autre moi : « Celui qui fut toi… est-il moi ? », mais il détourne le regard.
Les témoins se tournent alors vers ma mère qu’elle témoigne que, moi, je suis lui… À sa manière, elle s’apprête à chanter : Je suis la mère qui l’a enfanté, mais les vents l’ont élevé.
Je dis alors à mon autre moi : Ne t’excuse qu’auprès de ta mère !"
Mahmoud Darwich, "Ne t'excuse pas", traduit par Elias Sanbar. - Actes Sud, 2006. -ISBN : 978-2-7427-5908-8
Photo de Diane Theresa Hendrick sur Unsplash
Sur cette terre...
Sur cette terre, il y a ce qui mérite vie : l’hésitation d’avril, l’odeur du pain à l’aube, les...
Maintenant après toi
Maintenant, après toi… ayant atteintune rime appropriéeet un exil, les arbres rectifient leur...
Si tu n'es pas pluie ...
Si tu n'es pas pluie, mon amour,Sois arbreFécond...Sois arbre.Et si tu n'es pas arbre, mon...
Ciel bas
C’est un amour qui va sur ses pieds de soie,Heureux de son exil dans les rues.Un amour petit et...
Rien que la lumière
Rien que la lumière.Je n’ai arrêté mon chevalque pour cueillir une rose rougedans le jardin...
La voix des collines s'enroue...
La voix des collines s’enroueau fond de votre gorge : la nuitdoit avoir blesséson écho.Les...