PAS DE PAVILLON DU GÉNOCIDE À LA BIENNALE DE VENISE
Nous, soussignés, demandons l’exclusion d’Israël de la Biennale de Venise. Alors que le monde de l’art se prépare à visiter le diorama des ‘État-nations des Giardini’, nous déclarons que la mise en avant de l’art d’un État engagé dans des atrocités continuelles contre les Palestiniens à Gaza est inacceptable. Pas de Pavillon du Génocide à la Biennale de Venise.
Israël est jugé devant la Cour Internationale de Justice pour être probablement en train de commettre un génocide contre les Palestiniens à Gaza. La CIJ a émis des mesures provisoires mettant en garde Israël de cesser tout acte de génocide à Gaza. L’assaut d’Israël contre Gaza, qui dure depuis quatre mois, bientôt cinq, et en fait depuis de nombreuses décennies, se poursuit néanmoins, tandis que ses dirigeants proclament qu’ils sont au-dessus du droit international et affichent avec audace leur intention génocidaire.
La Biennale a été créée d’après le modèle de la foire mondiale impérialiste européenne et conserve ces biais géopolitiques, mais les demandes visant à ce qu’elle reconnaisse les atrocités commises par ses participants ne sont pas sans précédent. De 1950 à 1968, en raison d’une condamnation mondiale généralisée de l’apartheid et d’appels au boycott, l’Afrique du Sud a été dissuadée de participer et mise à l’écart lorsque la Biennale a attribué des espaces. Une interdiction officielle a été mise en place en 1968 sur la base de la résolution de l’ONU 2396 visant à suspendre les « échanges avec le régime raciste ». l’Afrique du Sud n’a pas été réadmise avant l’abolition de son État d’apartheid en 1993.
Les principales organisations internationales des droits humains, palestiniennes et israéliennes, soutiennent depuis longtemps que l’occupation par Israël de la Palestine, de la Cisjordanie, de Jérusalem-Est et de la bande de Gaza – jugée illégale par la résolution 242 de l’ONU de novembre 1967 – constitue, avec son traitement des Palestiniens à l’intérieur des frontières de 1948, un système cruel d’apartheid et de crime contre l’humanité.
En 2022, alors que la guerre de la Russie contre l’Ukraine venait de commencer, la Biennale et son commissaire ont publié de nombreuses déclarations publiques en soutien au droit à l’autodétermination, à la liberté et à l’humanité du peuple ukrainien. La condamnation publique par la Biennale de « l’agression militaire inacceptable de la Russie » incluait une affirmation selon laquelle elle rejetait « toute forme de collaboration avec ceux qui ont perpétré ou soutenu un acte d’agression aussi grave » et refusait « d’accepter la présence à quelconque de ses événements de délégations officielle, d’institutions ou de personnes liées de quelque manière au gouvernement russe ».
En novembre, il a été rapporté que plus de civils palestiniens avaient été tués en un mois en Palestine qu’en deux ans en Ukraine. L’assaut d’Israël contre Gaza constitue l’un des bombardements les plus intenses de l’histoire. À la fin du mois d’octobre, Israël avait déjà tiré des tonnes d’explosifs à Gaza, équivalent en puissance à la bombe nucléaire larguée sur Hiroshima, au Japon, en 1945.
Les commissaires du pavillon israélien et les artistes ont déclaré la nécessité de l’art en des temps sombres, insistant sur leur « poche pour l’expression et la création libre au milieu de tout ce qui se passe ».
L’art ne se produit pas dans le vide (encore moins dans une « poche »), et ne peut pas transcender la réalité. Les euphémismes ne peuvent pas effacer les vérités violentes. Tout travail qui représente l’État d’Israël est une approbation de ses politiques génocidaires. Il n’y a pas d’expression libre pour les poètes, artistes et écrivains palestiniens assassinés, réduits au silence, emprisonnés, torturés et empêchés de voyager à l’étranger ou à l’intérieur par Israël. Il n’y a pas d’expression libre dans les théâtres et festivals littéraires palestiniens fermés par Israël. Il n’y a pas d’expression libre dans les musées, archives, publications, bibliothèques, universités, écoles et maisons de Gaza bombardés par Israël. Il n’y a pas d’expression libre dans le crime de génocide culturel.
Alors que le pavillon israélien avance, le nombre de morts génocidaires à Gaza et en Cisjordanie augmente chaque jour. Tandis que l’équipe curatoriale d’Israël planifie leur soi-disant « Pavillon de la fertilité » réfléchissant à la maternité contemporaine, Israël a tué plus de 12 000 enfants et détruit l’accès aux soins de santé reproductive et aux installations médicales. En conséquence, les femmes palestiniennes subissent des césariennes sans anesthésie et accouchent dans la rue.
Toute représentation officielle d’Israël sur la scène culturelle internationale est une approbation de ses politiques et du génocide à Gaza.
La Biennale met en avant un État d’apartheid génocidaire.
Pas de mort à Venise.
Pas de business comme d’habitude.
PAS DE PAVILLON DU GÉNOCIDE À LA BIENNALE DE VENISE.
-> Ajoutez votre signature à la lettre ouverte ici.
*** Une version antérieure de cette lettre suggérait l'absence d'artistes palestiniens du programme collatéral de la Biennale. Alors qu'une exposition intitulée "Foreigners in their Homeland" par le Musée de Palestine US a été rejetée, le projet "South West Bank: Landworks, Collective action and Sound" par Artists + Allies x Hébron inclut des artistes palestiniens.
Source : ANGA
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