Fête de l'Huma : pourquoi il n'y a plus de cycle de films palestiniens ?
Communiqué d'Artistes pour la Palestine, 13/09/2025
Le Festival Ciné Palestine (FCP) avait été chargé par le comité d'organisation de la Fête de l'Humanité 2025 de la programmation d'un Cycle Palestine composé de films palestiniens.
Sidérés d'apprendre que ce même comité d'organisation avait prévu le film du réalisateur israélien Nadav Lapid « OUl » en clôture de ce cycle, le FCP a préféré retirer ses films, et a publié ce vendredi 12 septembre un communiqué que vous pouvez retrouver sur leur page Instagram et celle du Decolonial Film Festival.
En plus d'apporter notre soutien total au FCP et aux réalisateurs palestiniens, cette situation est l'occasion pour nous, Artistes pour la Palestine, de clarifier notre position au sujet du boycott culturel, et face à l'invisibilisation continue des voix palestiniennes.
Artistes pour la Palestine est un collectif français d'artistes qui suit les directives du PACBI (Palestinian Campaign for the Academic and Cultural Boycott of Israel) et qui milite pour leur application dans nos milieux culturels. Ces directives exhortent les artistes, les travailleurs culturels et les organisations culturelles à boycotter et à œuvrer pour l'annulation des activités, accords ou projets impliquant Israël et les institutions qui blanchissent les violations des droits humains commises par Israël.
Les critères du PACBI pour appeler au boycott d'une œuvre ne concernent quasiment jamais son contenu, ni les artistes en tant qu'individus. Les 4 000 signatures récentes de travailleurs du cinéma du monde entier en faveur d'un boycott des œuvres culturelles liées à des institutions israéliennes complices de génocide (The Guardian, 8 septembre 2025), montrent que les artistes comprennent enfin ce qu'il en est de leur responsabilité.
Artistes pour la Palestine est particulièrement sensible à l'utilisation de l'art et de la culture pour blanchir les crimes israéliens et à toutes les tentatives de normaliser l'État israélien, ses films et ses narratifs (même critiques), de promouvoir un dialogue et une fausse symétrie entre oppresseurs et opprimés. Cette normalisation, consciemment ou non, vise à substituer les narratifs israéliens à ceux que les Palestinien.nes tentent de diffuser depuis des décennies, mais qui sont invisibilisés, y compris par des moyens plus réduits pour produire, distribuer et promouvoir leurs œuvres.
À ce titre, l'introduction d'un film israélien dans le cycle Palestine est d'une grande violence symbolique, et signe d'une incompréhension totale de la situation en Palestine occupée. Pour un peuple dont le territoire est occupé depuis 77 ans, qui subit tous les jours la violence de la colonisation et de l'apartheid, et depuis deux ans un génocide à Gaza, cela apparait soit comme une immense maladresse issue d'un inconscient colonial, soit d'une réelle provocation.
Aussi, ce film en particulier contrevient aux règles du PACBI, parce qu'il contribue volontairement à la normalisation de l'État génocidaire en participant au Festival du cinéma israélien à Paris, en concourant aux "Césars" israéliens, et en envisageant de représenter cet État aux Oscars.
Aujourd'hui encore, en plein génocide, un film israélien est au programme de la Fête de l'Humanité, et nous le regrettons profondément. La surdité de la Fête de l'Humanité n'est qu'une dimension de plus de la violence vécue par les défenseurs et défenseuses de la cause palestinienne, et du long chemin qui reste à parcourir pour une réelle compréhension et pour un respect de leurs revendications.
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