A Fidai Film

(La caméra des dépossédés).

Kamal ALJAFARI, réalisateur

Palestine, Allemagne, Qatar, Brésil, France, 2024
Documentaire expérimental, 78 min.

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Au cours de l'été 1982, l'armée israélienne a occupé Beyrouth ; peu après, elle a fait une descente au Centre de recherche palestinien, le dévastant et en emportant les archives, qui contenait, entre autres documents, 25 000 livres sur la Palestine. Cette médiathèque, l'une des plus grandes collections au monde sur l'histoire de la Palestine, était installée dans le bâtiment de huit étages du Centre à Beyrouth. Les livres, films, photographies et autres documents ont été chargés dans des camions et transportés en Israël. Ce n'était pas la première fois qu'un tel pillage avait lieu. Depuis 1948 et à chaque nouvelle terre occupée, des archives, des photos, des films, des documents sont pillés. Ce film est un film subversif qui crée une contre-image en réponse au pillage de la mémoire.

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Bande annonce

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Scénario, réalisation, production : Kamal Aljafari
Son : Attila Faravelli, Jochen Jezussek
Montage : Kamal Aljafari, Yannig Willmann
Musique : Simon Fisher Turner

Production :
Kamal Aljafari, Flavia Mazzarino
Kamal Aljafari Productions
Berlin, Germany
Chaine Vimeo
Contact : kamalaljafari.productions@gmail.com

Avec le soutien de : Doha film institute, Initial Grant Akademie der Künste Berlin, Medienboard Experimentalfilm, A. M. Qattan Foundation, 35a Bienal de São Paulo, Atelier 105, Light Cone, The Camargo Foundation

- Film retenu pour la sélection d'automne 2021 - subvention de post-production, Doha Film Institut

- Projet retenu pour la deuxième session 2022 de l'Atelier 105 de light Cone
Light Cone est une association à but non lucratif dont l'objectif est la distribution, la connaissance et la sauvegarde du cinéma expérimental dont elle s'attache à assurer la promotion en France et dans le monde.

- Film sélectionné par Final Cut in Venice pour sa 10e édition 3-5/09/2022

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Propos du réalisateur

« Je suis né dans une nation où les archives ne sont pas autorisées. Les traces et les preuves de tout un pays et de son peuple ont été détruites et pillées pendant 7 décennies et cela continue aujourd’hui. Il n'y a pas d'archives à consulter, seulement celles des colonisateurs dans lesquelles je cherche des traces. Pour moi, ces archives des colonisateurs sont devenues la caméra des "dépossédés".

La menace quotidienne est évidente dans tous les aspects de la vie en Palestine ainsi qu'en exil, où la Palestine, même en tant que nom, et les Palestiniens en tant que peuple sont constamment remis en question. Comment cela est-il encore possible dans l'ère dite postcoloniale ? Il semble que les règles appliquées à la Palestine datent du 19e siècle, lorsqu'il était normal de nier des pays et des populations entières. Que peut-on voir, ressentir et peut-être comprendre à partir de documents d'archives et d'images retrouvées, qui documentent irrévocablement tout ce qui est possible dans un pays réduit en morceaux année après année ? Nous devons nous employer à mettre un miroir face à ces images. Ce n'est pas un film sur un passé ou un présent qui doit être reconnu, mais un film sur un avenir qu'il est encore possible d'imaginer. »

Kamal Aljafari

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Kamal Aljafari est un cinéaste et un artiste palestinien reconnu. Son travail a été présenté dans le monde entier lors de festivals de cinéma tels que la Berlinale, Locarno, la Viennale et Rotterdam, et dans des musées tels que le MoMA et la Tate Modern. Il a fréquenté l'Académie des arts médiatiques de Cologne et vit actuellement à Berlin. En 2009, il a été l'un des artistes invités au séminaire de cinéma Robert Flaherty à New York. En 2009-2010, il a été le "Benjamin White Whitney Fellow" de l'université de Harvard. Il a enseigné la réalisation de films à la New School de New York. De 2011 à 2013, Kamal Aljafari a été maître de conférences à la Deutsche Film- und Fernsehakademie de Berlin. Il a également été membre du Film Study Center-Radcliffe Fellow de l'université de Harvard. En 2021, il a été membre du jury de la section Léopard de demain du 74e Festival du film de Locarno et membre du jury de la compétition Burning Lights de Visions du Réel, Nyon. En 2021, Olhar de Cinema - Festival international du film de Curitiba, au Brésil, a consacré sa section Focus à son œuvre.

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Filmographie de Kamal Aljafari

2022 Paradiso, XXXI, 108. court-métrage
2020 An Unusual Summer. long métrage documentaire
2019 It's a Long Way from Amphioxus. court métrage
2015 Recollection. long métrage documentaire
2010 Port of Memory. long métrage documentaire
2007 Balcons. court métrage
2006 Le Toit. long métrage documentaire
2003 Visit Iraq. court métrage

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Premières sélections de "A Fidai Film" :

- Visions du réel, Nyon, Suisse, 2024

« La bobine B75-92 montre une cueillette d’oranges à Qalandia en 1957, que la description en hébreu désigne comme des images de « terroristes »... Elles proviennent d’une collection de photos et de films qui était conservée au Centre de recherches palestinien de Beyrouth jusqu’à ce que l’armée israélienne ne s’en empare pendant l’invasion du Sud-Liban en 1982 et les transfère dans ses archives. C’est toute la mémoire visuelle palestinienne qui est ainsi devenue un butin de guerre, en partie renommé pour des raisons idéologiques : « un camouflage terminologique, dans lequel l’occupant contrôle le matériau capturé » selon Rona Sela, chercheure en histoire visuelle de l’Université de Tel Aviv, qui a contribué à en révéler l’existence en 2018. Dans “A Fidai Film“, Kamal Aljafari revitalise ce matériau perdu par un vibrant travail de montage, libérant la portée subversive d’un contre-récit effacé pendant des décennies, qui montre la vie des Palestinien·ne·s avant et après 1948. Le cinéaste nous restitue ainsi la vigueur créatrice des images produites par un peuple doublement dépossédé : de sa terre, et de son histoire. »

Emmanuel Chicon (Visions du réel, Nyon)

- FID Marseille, compétition Flash, juin 2024
Deux prix pour “A Fidai Film“ au palmarès !
> Prix CINÉ+ de l'aide à la distribution, en partenariat avec le GNCR (Groupement National des Cinémas de Recherche).
> Prix RENAUD VICTOR* (achat de droit pour le catalogue Images de la culture par le CNC (Centre National du Cinéma).

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