Antisionisme, une histoire juive
Lors de la cérémonie officielle commémorant le 75e anniversaire de la rafle du Vél d’Hiv, le président français déclarait devant le chef du gouvernement israélien, Benyamin Netanyahou : "Nous ne céderons rien aux messages de haine, nous ne céderons rien à l’antisionisme car il est la forme réinventée de l’antisémitisme."
Cette affirmation est le point d’orgue d’un processus d’assimilation de toute critique de l’État d’Israël à l’antisémitisme et qui ignore délibérément l’opposition d’intellectuel·les, de rabbins, de militant·es et d’organisations juives au projet puis aux objectifs, faits et méfaits de l’État israélien.
On retrouvera dans ce recueil les prises de position venues de divers horizons intellectuels, toutes contestant, pour des raisons morales ou politiques, la légitimité, l’intérêt et les conséquences du projet sioniste.
Hannah Arendt, Daniel Bensaïd, Judith Butler, Hilla Dayan, Isaac Deutscher, Henryk Erlich, Karl Kraus, Ilan Pappé, Maxime Rodinson, Abraham Serfaty, ou encore Michel Warschawski sont quelques-uns des noms qui jalonnent ce recueil de documents couvrant une période allant de 1885 à 2019, diversité des voix éminentes – religieuses ou révolutionnaires, libérales ou humanistes – qui se sont élevées contre le sionisme et diversité des espaces où se déploie la pensée antisioniste juive : en Occident, au sein du monde arabe ou musulman, en Israël même.
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Le signe d’égalité placé entre les termes "antisionisme" et "antisémitisme" constitue un véritable déni d’histoire, une forme de révisionnisme qui veut effacer toute trace de la longue tradition juive, religieuse ou séculière, d’opposition à l’idée d’État-nation juif.
Les coordinatrices de l’ouvrage rappellent, documents historiques à l’appui, que l’antisionisme traverse le judaïsme et la judéité, que ceux-ci soient diasporiques ou israéliens.
Le sionisme se perçoit et est perçu comme une qualité intrinsèque à la judéité et inséparable du judaïsme. Ses partisans opposent aux critiques antisionistes une rhétorique invariable :
1. L’État d’Israël est le représentant du judaïsme et le centre de toute vie juive.
2. Négation du caractère juif des Juifs antisionistes accusés d’être dans "la haine de soi".
3. Le sionisme prétend résoudre le "problème juif" par la "normalisation du peuple juif" à travers la création de son État-nation.
4. Le sionisme se présente comme la seule réponse à l’antisémitisme, et Israël comme le seul garant de la sécurité des Juifs à travers le monde.
5. Le sionisme juge qu’en soutenant le droit au retour des réfugiés palestiniens et la nécessité de « dé-sioniser » Israël à travers les propositions d’un État commun de la mer au Jourdain (État binational ou État laïque de tous ses citoyens), les antisionistes œuvrent à la destruction de l’État d’Israël.
Les documents publiés ici couvrent une période allant de 1885 à 2019 et font entendre la diversité des voix éminentes qui se sont élevées contre le sionisme – religieuses ou révolutionnaires, libérales ou humanistes – et des espaces où se déploie la pensée antisioniste juive : en Occident, au sein du monde arabe ou musulman, en Israël même.
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Vidéo de présentation par Michèle Sibony
Éditions Syllepse - Collection "Avant-première"
ISBN : 979-10-399-0153-6 - 2023 - 368 pages - 25 €
Textes choisis par Béatrice ORÈS, Michèle SIBONY, Sonia FAYMAN
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